Qu'est-ce qui vous a attiré dans la photographie?
C’est mon papa qui était lui-même passionné. A la fin des années 70, il s’était équipé d’un appareil reflex, et
j’ai commencé à l’emprunter puis il m’a dit : si tu veux t’en acheter un, il faudra travailler !
A partir de
ce moment-là, je l’ai aidé tous les week-end dans son travail de pâtissier et un jour j’ai réussi à m’acheter
l’objet tant rêvé. Je me souviens alors des premiers cours prodigués par mon papa, qui m’expliquait les bases
de la photographie en écrivant les couples vitesse/diaphragme avec de la farine, de merveilleux souvenirs
…
Pourquoi êtes-vous si attiré par le Portrait et la photographie créative?
J’aime le portrait, j’aime aller chercher les émotions, celles qui nous font vibrer, l’être humain est tellement
fragile.
Souvent, le plus dur est de faire tomber le masque pour aller à l’essentiel de cette capture.
Pour la partie créative, je pense que c’est mon côté geek qui ressort, j’ai commencé à travailler sur
Photoshop en 1996 et ça m’a toujours beaucoup amusé.
J’ai eu une formation complète, où j’ai fait
beaucoup de laboratoire N/B et couleur, alors forcément Photoshop c’était magique.
Je crois que j’ai gardé
mes yeux d’enfant même après toutes ces années dans le métier.
Je suis également photographe officiel
aux 24 heures du Mans depuis 2008, et c’est ici que j’ai fait mes premières photos de débutant en 1980, ce
master QEP c’est le mélange de tout ça, une suite logique.
Ce qui est plus important pour vous, l'histoire derrière vos images ou la perfection technique?
Je dirais que c’est un mélange des deux, évidemment l’histoire derrière l’image est primordiale mais
laréalisation doit être soignée, nous sommes des professionnels de l’image.
La photographie est un mode
d’écriture et à l’école, j’ai toujours appris à éviter les ratures …
Quelle relation avez-vous généralement avec votre sujet, au-delà d'être simplement observateur?
En photographie sociale, nous ne pouvons pas être de simples observateurs, autant photographier des
boites de conserve.
Nous devons écouter et communiquer avec le sujet, c’est une règle essentielle si nous
devons capter les émotions. Nous devons avoir une bonne faculté d’adaptation pour comprendre l’autre
et surtout l’aimer, il faut aimer les gens pour les photographier.
Est-ce que vous préparez soigneusement les lieux ou les paramètres avant la prise de vue?
Cette question est intéressante car je pense qu’avec l’expérience, les choses ont changées pour moi.
Aujourd’hui, en portrait extérieur ou en mariage, je préfère ne pas repérer les lieux car de toutes façons,
les conditions risquent d’être différentes.
La lumière, mon état d’esprit et les sujets, risquent d’être bien
différents de ma préparation, je crois que c’est nécessaire pour me libérer en créativité.
Sinon c’est le risque
d’essayer de reproduire un schéma trop conventionnel. Par contre, en portrait studio, j’ai toujours un
éclairage de base, pour être prêt à démarrer rapidement.
Un client qui attend est un client stressé !