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Quelle relation avez-vous généralement avec votre sujet, au-delà d'être simplement observateur?

Je suis un observateur, bien sûr, un photographe doit l’être inévitablement. Mais quand je suis devant le sujet mon rôle est celui d'interprète. La tâche du photographe est celle de construire dans l’image sa propre vision du sujet. Ainsi, la relation avec le sujet varie à chaque fois. Il y a des cas où vous devez comprendre ce que la personne veut de vous, et d'autres avec lesquels vous avez besoin de stimuler les réactions.
Dans tous les cas, je pense que nous devons avoir du respect, que ce soit une personne à photographier, ou une personne que vous rencontrez dans la rue ou dans un événement social, ou que ce soit un objet à photographier pour un Still-life pour un client.

Est-ce que vous préparez soigneusement les lieux ou les paramètres avant la prise de vue?

Dans le travail de tous les jours, le commercial, tout est conçu et programmé de façon maniaque: l'emplacement, le stylisme, le maquillage et la coiffure, le choix des modèles, le calendrier, le transport, les raccords, etc.
Quand je commence une prise de vue commerciale, je veux en premier lieu que tout soit clair et que soient prévues toutes les solutions pour tous problèmes éventuels, que l’on dispose de tout ce qui est nécessaire pour le travail, les choses et les gens. Et je tente d'établir une bonne ambiance sur le plateau.

Mais lorsque le travail est ma recherche artistique, je préfère préparer peu, prévoir peu, construire peu, anticiper peu. A l’inverse de quand je travaille pour un client, je veux me sentir libre d'inventer sur l’instant, de me laisser influencer par la situation, de me tromper aussi, même de tout jeter à la fin du shooting, car il n'y a rien qui me satisfait.

Quel matériel utilisez-vous et quel logiciel pour traiter et créer vos images?

Je travaille principalement avec des appareils full-frame Canon avec différentes lentilles, de 17-40 à 70-200mm. Mais je pense que ce n’est pas un choix si déterminant et je pourrais utiliser n’importe quel autre équipement que j’aurais à disposition. Disons qu’après le passage au numérique, je ne peux abandonner l'agilité des SLR qui me permettent d'avoir une relation fraîche et agile avec le sujet, par rapport aux dos et moyen format. La qualité des SLR numériques actuels est plus que suffisante pour 99 pour cent de mes besoins.
Je travaille depuis toujours avec des ordinateurs Apple et pour l'acquisition directe d'images sur l'ordinateur, j’utilise le logiciel Canon DPP. Dans la plupart des travaux commerciaux, en fait, je travaille avec l'appareil photo connecté à l'ordinateur pour afficher les images prises directement à l'écran. Pour la post-production, cependant, j’utilise Adobe Lightroom pour tout le travail de sélection, optimisation des tons et la conversion des fichiers bruts en TIF.
J’emploie Photoshop seulement pour le travail de retouche photo (nettoyage des fichiers, les modifications, les changements, le traitement complexe).

Pouvez-vous nous dire quelque chose de plus au sujet de votre flux de travail?

Dans le travail commercial, le processus est souvent très complexe. Il commence, en général, par une discussion sur le projet avec le client et / ou l'agence de publicité qui gère la communication. Avec eux, on détermine les moyens de mise en œuvre de la prise de vue, le choix des collaborateurs, de l'emplacement, du calendrier. A ce stade, nous faisons une estimation des coûts. Si cela est approuvé par le client, on commence à organiser la prise de vue.
Les cas sont très différents les uns des autres. Parfois, ce sont des travaux relativement simples, pour lesquels il n’y a pas grand-chose à organiser. Mais le plus souvent l'organisation est complexe. On fait le casting, on effectue un état des lieux pour sélectionner les emplacements, on contacte les différents collaborateurs et organise les dates et horaires, les convocations, recherche d'objets et de vêtements, etc …
Bien sûr, on réalise la prise de vue qui peut durer un jour entier comme une semaine entière. Le travail de mode ou de food, par exemple, se réalise souvent en une ou deux journées très intenses. La photographie de meubles, cependant, implique des jours et des jours consécutifs de prises de vues avec monteurs, designers, stylistes, etc … etc …

La phase de post-production, malheureusement, est presque toujours à réaliser dans des délais serrés. J'ai une personne dans le studio qui réalise suivant mes instructions la postproduction jusqu'à 80 pour cent. Puis j’ouvre et contrôle les fichiers, je fais les ajustements finaux, les derniers réglages des tonalités et je conclus.

Dans le cas de recherche personnelle, cependant, je prends personnellement soin de l'ensemble de la post-production.

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